De la ficelle pour salaison
« Ce processus s’est révélé invraisemblablement long ! Il m’a fallu une semaine et demie par marionnette. »
« Ces marionnettes de L’Echappée belle (2013) sont extrêmement techniques.
Les squelettes en métal ont été travaillés pour que la manipulation soit fluide. Les têtes ont un noyau de polystyrène et les mains de fil de fer.
J’ai trouvé la ficelle idéale dans une maison française spécialisée dans la salaison de viande. Il a fallu coudre les bouts entre eux pour obtenir la longueur nécessaire autour des squelettes… des milliers de petits noeuds patiemment noués avec l’aide de Mathias Brügger.
La ficelle qui sculpte les têtes est épinglée sur une forme en polystyrène. Elle est ensuite passée à la résine époxyque (une colle qui durcit comme de l’os) qu’on laisse reposer une nuit, puis aspergée d’acétone pour que la forme tombe et qu’il ne reste plus que le visage en 3D.
J’ai utilisé une teinture pour textiles classique, à la casserole, afin de trouver les gammes de couleur sur lesquelles Guy était très à cheval. D’une première idée polychrome, on s’est arrêtés sur des tons monochromes. »
Pierre Monnerat
« Guy et moi avons beaucoup piétiné pour trouver l’esthétique juste. On voulait que les marionnettes soient suggérées par une matière, comme celles de Gilgamesh, mais laquelle… Cette tête en tissu fait partie des idées rapidement abandonnées. »
Pierre Monnerat