Jaques-Dalcroze, Émile

Compositeur et musicien suisse (1865-1950)

« Je sais et je pense parce que je ressens et j’éprouve. »

 

Alors qu’il enseigne le solfège au Conservatoire de Genève, Emile Jaques-Dalcroze ne se satisfait pas de la sécheresse des méthodes d’instruction.

 

Investissant un local au Victoria-Hall en 1903, il y ouvre son « Laboratoire », sorte d’approche corporelle de la musique que ses élèves appellent « les pas Jaques ».
Il met ainsi au point la rythmique, pédagogie interactive et pluridisciplinaire fondée sur la musicalité du mouvement et l’improvisation.

 

« Les familles genevoises assistaient d’un œil inquiet à ces exercices qui commandaient un costume léger : maillot noir, collant, point de bas, point de souliers, point de ceinture. […] Entrant jambes nues au Victoria-Hall avec Fernande Peyrot, qui partageait ses études, Marcelle Moynier déclara : ‘C’est notre acte de majorité.’ »*

 

Jaques-Dalcroze déménage en 1910 dans la cité-jardin d’Hellerau, près de Dresde, en Allemagne, où les frères Dohrn lui offrent un institut sur mesure. Il y poursuit ses recherches sur l’éducation musicale, le mouvement et la création artistique, en collaboration avec le metteur en scène Adolphe Appia. Bernard Shaw, Arthur Honegger, Le Corbusier, Paul Claudel, Ernest Ansermet, Vaslav Nijinski et d’autres étoiles des Ballets russes de Diaghilev s’y précipitent.

 

Contraint de rentrer à Genève en 1915, il y ouvre un institut éponyme, 44 rue de la Terrassière. Sa méthode est aujourd’hui enseignée dans la plupart des pays d’Europe, aux Etats-Unis, au Japon, en Amérique du Sud et en Australie.

 

Compositeur prolifique, Emile Jaques-Dalcroze est également l’auteur d’œuvres symphoniques, de quatre opéras et deux concertos de violon, sans compter quelque 1200 chansons et une abondante musique de chambre et de piano.

 


* Thierry Vernet, Marcelle Moynier et les marionnettes de Genève, 1983, p. 22.