Fougueux amoureux de Charlotte, d’humble condition, dépourvu d’ambition personnelle, Janot défend la justice et veut retrouver sa promise.

« Du peuple défendons la cause. Se battre s’il le faut, contre les méchants, pan dans le museau. »

Vêtu de noir, Tirelire le placide introverti et frustré garde la récolte de carottes tout en prodiguant conseils et morale, jusqu’à instaurer la tyrannie.

« Tirelire économe, c’est ainsi qu’on me nomme. Oh le joli butin, le fabuleux trésor que le peuple lapin vient me confier encore. Une, deux, trois cents carottes, dix, vingt, trente mille bottes, cinquante, cent, mille, un million pile de carottes pour des lapins sans jugeote. Ah, j’enrage, quel gaspillage. Vont dévorer à cette heure pour leur fête de malheur, tant de fruits, de marmelades, ça me rend malade, atchaade… tant de purées et de légumes que je m’enrhume. Atchum… »

Tout rond, débonnaire et maladroit, Paprika suit Tirelire dans sa prise de pouvoir, bouleversé par sa fausse déclaration d’amitié.

« Ch’uis ton copain ? Ben alors […] Je vais pleurer. »

Leader démocratique, Barbin le Magicien gouverne avec quatre vieillards. Exilé par Tirelire, il rencontre la jolie Moutarde solitaire et retrouve la recette d’une potion qui dissout la peur chez ses concitoyens.

« Si j’ai bonne mémoire, il y avait dans un grimoire, une formule magique, une recette avec herbettes, fruits juteux et basilic, qui rendait fort, courageux le pire des peureux. »

Lapine coquine, gracieuse et simple, Charlotte est amoureuse de Janot et défie les méchants.

« Quand tu me tiens chaud dedans mon cœur, j’ai des langueurs, Janot. »

Vivant de la cueillette des herbes sauvages de la forêt, Moutarde accueille les exilés. Tout en faisant de l’oeil à Barbin, elle encourage les héros rebelles.

« J’ai les herbettes, toi, la recette. Au travail, Barbin, allons. »