« Vibrante, inspirée, électrique jusqu’au bout des ongles »
Ingeborg étudie le piano et le violon au Conservatoire de Stuttgart. Elle suit un stage de rythmique chez Jaques-Dalcroze avant d’être nommée maîtresse de ballet à Berne puis à Zurich.
Chorégraphe et danseuse étoile aux opéras de Francfort, Leipzig, Berlin, une saison à Paris, des tournées en Italie, aux Etats-Unis, à Monte-Carlo, Diaghilev ne jure que par elle, Jaques-Dalcroze avoue : « je ne peux rien lui apprendre, elle a le génie de la danse. » « Très neuve, très personnelle, loin de toutes les conventions théâtrales, la maîtrise d’Ingeborg Ruvina en fait de ballet commande le respect et l’admiration. »
Contrainte par les restrictions d’après-guerre d’abdiquer une trop courte carrière, Ingeborg Ruvina opère une révolution chez Marcelle Moynier en s’attaquant aux marionnettes à fils, limitées dans leurs mouvements et expressions.
Qu’à cela ne tienne. Mordue, elle signera plus de 40 pièces en 36 ans, dans une ambiance souvent tendue, comme le rappelle Eric Poncy : « elle aimait dominer et commander. Tout n’allait pas sans étincelles. Son caractère impulsif et capricieux jusqu’à l’excès déroutait ses collaborateurs à tous les échelons et elle fonçait sans ménagements, ce qui suscitait des grincements et des crises de nerfs. »