Infatigable tourbillon
De g à dr: Nicolas Coundouriadès et Marcelle Moynier, sur le petit pont, manipulant l’archet du violoncelliste. En face, sur le grand pont, Ingeborg Ruvina et Jane Falquet animent sa tête. Pablo et Octave (1941).
Marcelle Moynier et Ingeborg Ruvina, penchées sur le grand pont. Pour passer d’un pont à l’autre, il fallait enjamber la balustrade…
« Son dynamisme pendant les représentations était surprenant : elle dégringolait de la passerelle pour changer les décors, attentive à tout, et regrimpait vite prendre sa poupée. Je me souviendrai toujours de l’œil arrondi du cameraman de la TV quand, en 1975, il vient filmer le lancement de l’«Etrange Pays d’Oz». Elle monta l’escalier à une telle vitesse qu’il dut lui demander de recommencer, n’ayant pu la suivre avec son objectif. Elle avait alors 87 ans ! »
A Jacqueline Baron qui s’enquiert, dans la rubrique «Les femmes triomphent aussi», des qualités qu’exige l’art de la manipulation, Marcelle Moynier répond tout de go :
« Il faut être toujours debout et penché. Je n’ai jamais eu mal au dos. Je peux rester sur le pont de deux heures à sept heures. C’est tout mon plaisir. C’est moi qui résiste le mieux. D’ailleurs j’ai l’attitude plutôt penchée en avant. Cela ne me gêne donc pas. »
La Suisse, 27.01.1972