Marcelle Moynier, manipulatrice hors pair
« Le personnage du chat fut celui que Marcelle Moynier interpréta avec prédilection. Elle l’animait avec une légèreté, une souplesse et une élégance qui dénotaient sa profonde compréhension du caractère subtil et enjoué du héros. »
Grâce notamment à la rythmique d’Emile Jaques-Dalcroze, dont elle fut l’une des premières élèves et enseignantes, Marcelle Moynier choisit les marionnettes à fils.
Liées à une croix de bois (le « contrôle ») par une douzaine de fils, celles-ci concentraient dans leur manipulation tout ce qu’elle avait appris au contact de son maître: « l’indépendance des mouvements, le partage de l’espace dans le temps, le contrôle des muscles pour un contrôle du mouvement, le phrasé du geste en écho au phrasé musical. »
Néophyte, Marcelle Moynier acquit sa première poupée auprès de Carl Fischer, le sculpteur des Zuerchermarionnetten. Et s’entraîna. Quotidiennement. Perchée sur la passerelle, elle s’exerçait inlassablement devant un miroir posé de biais sur la scène pour perfectionner les passages difficiles – la danse de Puck sur son rayon de lune ou un cavalier sur sa monture.
