Moquer la musique avec esprit
Jusqu’au milieu des années 40, le théâtre privilégie la musique : petits opéras (L’Impresario, 1930 ; La Princesse Zelica, 1934), sketches (Une visite romantique, 1930 ; Pablo et Octave, La Charmeuse de serpents, Clackson et Crocknott, Les Platine Sisters, 1941), pièces (L’Apothicaire de Haydn, 1933 ; Une nuit sur le mont chauve de Moussorgsky, 1940), etc.
Un choix naturellement dicté par les formations de la troupe (rythmique, alto, violon, piano ou chant), leurs prestations durant les années de cabaret et les inclinations de leur auteure :
« on sait que son thème favori est la satire de tout ce qui se rapporte à la musique et à ses interprètes : on n’y saurait être plus à l’aise que Mlle Choisy, qui connaît à fond les manies, les travers, les misères aussi de ses collègues et qui sait les exploiter avec un sens fort divertissant du ridicule et du grotesque. »
« A dire vrai, ce ne sont point seulement les musiciens qui sont atteints par la verve moqueuse de Mlle Choisy, mais bien encore tous ceux, petits et grands, impresarii, critiques, public, voire même percepteur du droit des pauvres, qui gravitent autour d’eux. Et par contre-coup, la poésie, la littérature et le cinéma reçoivent quelques flèches d’entre les plus acérées de l’auteur.
Moquer les faiblesses de notre époque, dira-t-on, est chose bien facile. Moquer avec esprit, sans coups trop durs et sans amertume, avec doigté et avec bon goût, est cependant chose moins fréquente qu’on n’imagine. »
René Dovaz, 1929