Cécile Olivet-Binet
Lorsqu’en 1940 Marcelle Moynier installe les Marionnettes de Genève rue Constantin, « l’enthousiasme et la bonne volonté ne suffisent plus ».
Le « patron » de cette entreprise en plein essor se met en quête d’une équipe de professionnels.
Par le plus judicieux des hasards, Cécile Olivet-Binet emménage juste en face, rue Monnetier. Une conversation amicale sur le trottoir marque alors le début d’une collaboration de plus de trente ans, au rythme d’une quinzaine de nouveaux personnages par année, sans compter l’entretien des tenues et accessoires pour les reprises.
Minutieuse et habile, Cécile « prenait garde d’utiliser des tissus légers, de laisser jouer librement les articulations, ménageant des crevés pour les fils, interprétant avec talent les maquettes des divers décorateurs, c’est-à-dire y ajoutant sa propre expression. »
Au fil des créations, les critiques de La Suisse, du Courrier ou de Voix ouvrière louent ses « doigts de fée », ses « réalisations parfaites », « ses délicieux costumes » à l’« exécution pleine de richesses ».
A l’instar des protagonistes du Chat Botté « […] parés de costumes où, souligne E. Fabre dans le Journal de Genève daté du 30 janvier 1950, le goût et l’invention s’accordent au gré d’attrayantes couleurs, et que Mme Olivet-Binet a exécuté avec une adresse où il n’y a pas qu’une extrême finesse de main mais la science sûre des divers tissus et matières et de leur rapport. »