Des voix de stars
La joyeuse cohue des coulisses fut vite abandonnée au profit d’un lourd micro-cravate qui permettait à l’équipe du Puceron Mauve de dire les rôles. Mais le micro se coupait automatiquement lorsque la manipulatrice se redressait.
Marcelle Moynier choisit alors d’enregistrer les voix, d’abord sur de souples 78 tours, puis, dès les années 40, sur bandes magnétiques jouées sur un appareil Marconi dernier cri.
L'avantage des bandes (adoptées par la RSR dans les années cinquante)?
Elles sont plus maniables, réenregistrables, d’une qualité et d’une richesse sonores incomparables.
Les enregistrements (musique, bruitages et voix) s’effectuaient au studio BVM de Boris Vancoff, à Saint-Jean. Là, se pressaient les vedettes appelées par Marcelle Moynier, entre deux pièces à la Comédie, au Théâtre de Carouge, au Grenier de Toulouse : Michel Argand, René Aufair, Michel Cassagne, Monique Mani, Isabelle Villars , Philippe Mentha, François Simon, Georges Wod, etc., prodiguèrent d’inoubliables prestations saluées par le public et la critique.

Le Tricorne (1949) :
« Trois as du Grenier de Toulouse », dont Jacques Duby, et Isabelle Villars, de la Comédie de Genève, ont prêté leur voix.
« On retrouve avec joie la finesse et la drôlesse de M. Duby (…) Mlle Isabelle Villars, en dona Mercedes, anime avec autorité son important personnage » enchérit le Journal de Genève.