Si je rêve – 2016 > synopsis et distribution
– Clairon : « Avant de mourir, [la mère de Rosaure] a réuni toutes ses économies pour que sa fille retrouve son père dans le grand pays et elle m’a demandé de la protéger. »
– Astolfe : « Le grand bureau de commande. Waouh ! »
– Sigismond : « Tu rêves, je rêve, quelle importance? Si je dors, ne me réveille pas. Si tout est vrai, ne m’endors pas. Songe ou vérité, vivre, voilà l’essentiel. »

« Songe ou vérité ? Vivre, voilà l’essentiel »

Autre temps, autres mœurs. Domenico Carli et Isabelle Matter ont imprimé leur marque contemporaine à la pièce originellement écrite en 1635.

Au clair-obscur de l’Age d’or espagnol correspond le clair-obscur de l’expressionnisme du début du XXe siècle, dans une veine «rétrofuturiste» à la Métropolis de Fritz Lang.

Devenu savant en son laboratoire visité par des rats, le roi Basile sert un système sécuritaire hyper normatif. 

«Les deux intrigues principales sont élaguées, tout en affirmant le parallèle entre le parcours des deux jeunes gens : Rosaure et Sigismond. Tous deux se sont vus reniés par leurs propres pères. Tous deux doivent affronter la ‘réalité’ d’un monde adulte qui les dépasse. Tous deux exigent une réparation, une justice de ce monde adulte.»*

En guise d’heureux dénouement, point de morale dix-septiémiste. Rosaure ne rejoindra pas celui qui l’a lâchement déshonorée, Sigismond n’épousera pas une jeune fille par pure stratégie politique. 

  Clairon: «Alors, toute cette histoire, c’est pour voir Rosaure et Sigismond partir ensemble?» 

Comédie de cape et d’épée mêlant conflits d’émancipation et passions désordonnées, La vida es sueño est l’œuvre de Pedro Calderón de la Barca (1600-1681). Poète dramatique madrilène issu de la petite noblesse castillane, élevé chez les jésuites, nanti de charges officielles à la cour de Philippe IV puis de Charles II, Calderón produit une œuvre foisonnante d’autos sacramentales, comédies, intermèdes, drames historiques et moraux, pièces lyriques agrémentées de chorégraphies et zarzuelas, révélant le génie d’un auteur profondément chrétien, maître du théâtre espagnol.