« Un tel conte, joué par des humains sur une scène de théâtre excellemment équipée, ne pourrait jamais arriver à créer ce climat d’enchantement, de féerie, de rêve que nous procure le théâtre des marionnettes. On vit ce conte féerique avec une entière acceptation de toutes ses situations : c’est l’euphorie dans le rêve pour les adultes et la joie dans l’exaltation de l’imagination pour les enfants. »
Germaine Soullier, 1966.
Il faut que ça bouge!
Si les aventures d’Aladin charment immédiatement les spectateurs, elles suivent néanmoins la trame classique du conte.
Une tradition qui pèse sur « la directrice et l’auteur (Laure Choisy), regrettant que le répertoire pour marionnettes soit si maigre qu’il faille toujours adapter des contes, des fables, ou des pièces connues… »
Et pourtant, explique Cécile Olivet-Binet lors d’une conférence donnée à Zurich en 1958, « les comédies d’observation, les pièces de psychologie, où les acteurs échangent de longs discours, ne sont pas faites pour ces poupées au masque impassible, qui ne pourraient être que de pâles et ennuyeuses imitations de l’acteur véritable. »
Le secret ? « Quand ça parle, il faut que ça bouge. Si votre théière vous débite les stances de Polyeucte sans sourciller, votre intérêt ne tardera pas à faiblir. Mais si elle vous raconte ses peines de cœur en s’ouvrant le couvercle, en se tortillant l’anse, votre attention restera éveillée.
Il faut donc soit retenir une pièce conçue pour l’animation, soit adapter à l’animation une pièce déjà existante. Laure Choisy s’y entendait fort bien. »
Thierry Vernet, 1983